Le partage des richesses

Publié le par ProfesseursSESRombas

Comme nous l'avons déjà abordé en cours, la croissance fordiste (nos fameuses trente glorieuses...)  trouve son origine dans un consensus autour de la répartition des gains de productivité. Le Taylorisme et le fordisme ont permis de réaliser de forts gains de productivité et donc d'accroitre la valeur ajoutée dégagée par l'entreprise; elle était alors répartie équitablement entre  tous les agents ayant participé à la production: baisse des prix + hausse des salaires (hausse du pouvoir d'achat) hausse des prélèvements sociaux (renforcement de la protection sociale) et enfin des bénéfices (pour l'entreprise et ses propriétaires). Mais cette répartition va être bouleversée à partir des années 80; de 1980 à 2006 la part des salaires dans la VA est passée de 67% à 57% dans les 15 pays les plus riches de l'OCDE et la France n'echappe pas à cette règle (CF graphique ci-dessous). 10 points de PIB en moins pour les salaires cela représente en France 160 milliards d'euros. Cette nouvelle répartition des richesses va exercer une pression à la baisse sur les salaires, poussant les salariés à s'endetter pour maintenir leur pouvoir d'achat; l'origine de la crise financière actuelle est à rechercher aussi dans ce nouveau partage...
I. Koquely


Publié dans TES2

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F
1. Il faut se méfier du terme "consensus" que vous utiliser car il peut induire en erreur nos jeunes lecteurs. Le consensus n'est jamais définitif, il ne vaut que pour une période donné. Le plus souvent il résulte d'un rapport de force, d'un conflit qui exige un accord pour partager la valeur ajoutée. C'est bien la lutte syndicale et politique qui a conduit à des choix différents dans la répartition de la valeur ajoutée.<br /> <br /> 2.Thomas Picketti a montré, d'une part, que sur l'ensemble du siècle, nous sommes à un niveau de répartition de la valeur ajoutée "normale" (c'est la période des années 1960-1970 qui est une exception historique), nous sommes dans la norme séculaire. D'autre part, il a montré que se focaliser sur cette évolution avait peu de sens : les inégalités s'accroissent mais on ne le mesure pas, la part reste stable, car ce sont les hauts revenus salariaux (des PDG) qui grimpent plus vite que les bas revenus !
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P
<br /> Merci beaucoup pour ces précisions.<br /> C'est vrai que nous avons tendance à glorifier les 30 Glorieuses...<br /> Encore plus en ce moment, en pleine crise.<br /> A. Gonon.<br /> <br /> <br />